• Comme tout propriétaire de quelques parcelles de terre, je m’intéresse au cadastre. Mes biens immobiliers sont modestes : 4,2 hectares de terrains en pente, et une bâtisse qui était pratiquement en ruines quand j’ai découvert Gamone. A l’époque, le macadam du chemin rural s’arrêtait ici, où le tracé du chemin rural faisait un angle aigu. L’ancien propriétaire avait garé une fourgonnette épave à l’entrée afin d’empêcher les véhicules de manœuvrer dans la cour dans le but de poursuivre le chemin. Je demandais sans cesse à la mairie d’arrondir ce virage en épingle à cheveu. Le maire Jean-Louis Salazard m’avait répondu que la topographie du terrain rendait une telle opération impossible… sans faire passer le nouveau chemin sous les fenêtres de ma maison. Il a ajouté gentiment, en tant qu'« ancien » du pays, qu’un non-montagnard comme moi-même ne pourrait jamais comprendre de telles choses. Finalement, le nouveau maire Henri-Jacques Sentis a répondu positivement à ma demande. Aujourd’hui, malgré tous les progrès de la cartographie, le cadastre n’a pourtant jamais été mis à jour à cet endroit.
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• D’une manière générale, et indépendamment de mes liens personnels avec Choranche, je reste fasciné par la manière dont le géant américain Google a marché sur les plates-bandes des institutions géographiques françaises (c’est-à-dire, l’IGN et le cadastre), jusqu’au point de devenir une référence cartographique incontouranable en France. Comment est-ce possible que les Américains s’accaparent rapidement et efficacement d’une dimension si intime de notre réalité hexagonale ? Les méthodes made-in-the-USA seraient-elles donc aussi puissantes sur le plan de la cartographie que dans le domaine du fast food ? Et leur conquêtes aussi inexorables ?
• D’une manière générale, et indépendamment de mes liens personnels avec Choranche, je reste fasciné par la manière dont le géant américain Google a marché sur les plates-bandes des institutions géographiques françaises (c’est-à-dire, l’IGN et le cadastre), jusqu’au point de devenir une référence cartographique incontouranable en France. Comment est-ce possible que les Américains s’accaparent rapidement et efficacement d’une dimension si intime de notre réalité hexagonale ? Les méthodes made-in-the-USA seraient-elles donc aussi puissantes sur le plan de la cartographie que dans le domaine du fast food ? Et leurs conquêtes aussi inexorables ?
• Sur le plan patrimonial, je m’intéresse depuis longtemps à deux projets royannais qui sont tous les deux de nature largement géographique. Je dois signaler que les adresses de site web concernant ces projets ne marcheront que si vous exploitez un ordinateur capable d’afficher du Flash. Voici les deux sites :
— Terriers moyenâgeux du Royans [établis à partir de 1353]
pont.en.royans.free.fr/terriers/
— Plans de l’Ordre de Malte [établis en 1780]
pont.en.royans.free.fr/plans/
• Enfin, dans le cadre du site web sur Choranche que je développe à choranche.fr, je souhaiterais pouvoir inclure certaines informations sous une forme cartographique élémentaire. C’est la moindre des choses — n’est-ce pas ? — quand on crée un site web au sujet d’un lieu géographique !
Pour ces diverses raisons, je m’intéresse donc aux activités de l’IGN et du cadastre, ainsi qu’à leurs articulations. Commençons justement par la seconde question. Les deux organismes exploitent-ils les mêmes données géographiques ? Si oui, cela devrait aboutir logiquement à ce qu’un assemblage de parcelles du cadastre finisse par avoir exactement le même aspect visuel qu’un fragment du plan cadastral. Or, rien n’est moins certain. Pour le moment, je n’ai pas réussi à obtenir un assemblage cadastral actuel de la commune (ça viendra bientôt, sans doute), mais on peut comparer les trois représentations suivantes :
Il est clair qu'entre le cadastre napoléonien et la carte Google d'aujourd'hui, pratiquement rien n'a changé, tandis que la jolie forme proposée par l'IGN (par le biais de leur système GEOFLA) a l'air d'être complètement trafiquée ! Comment expliquer donc ça ? Ma première réaction spontanée, c'est qu'IGN se fout de la gueule du grand public, en leur proposant du n'importe quoi... Ça correspond d'ailleurs à la qualité ringarde du plan du canton du Sud Grésivaudan que j'avais affiché dans un article précédent :
Là, on distingue bien la forme svelte trafiquée de la commune de Choranche. Il s'agit là, je conclus, du produit approximatif qu'offre l'IGN au peuple, tandis que l'on réserve la précision et l'exactitude au cadastre.
En poursuivant mes recherches, j’ai pu découvrir deux renseignements intéressants :
• Le premier concerne le cadastre. Le site web à www.cadastre.gouv.fr évoque souvent, en termes vagues, un machin qui s’intitule le WMS [Web Map Service]. En deux mots, il s’agit d’un système (plutôt imposé par Bruxelles, si je comprends bien) qui permet au citoyen de se servir du site du cadastre afin de télécharger des cartes. Et la raison d’être de ce service serait apparemment d’ordre environnemental. J’ai mis un exemplaire de leur mode d’emploi du WMS dans mon espace choranchois, que vous pourrez télécharger en cliquant ici. Je n’ai pas encore testé ce service, mais je suppose que ça marche bien…
• Le second renseignement est beaucoup plus général et fondamental, car il concerne la grande question des responsabilités des informations géographiques au plus haut niveau en France. Or, il n’y a aucun mystère. Le responsable de la cartographie en France est bel et bien l’IGN, par le biais d’un machin qui porte un nom ridicule : le RGE [Référentiel à Grande Echelle]. Cliquez ici pour une présentation de cette affaire composée de quatre couches. Il existe même une petite vidéo à ce sujet :
La morale de toutes ces histoires est claire. La France entretient dans ce domaine de la cartographie informatisée une vieille usine à gaz, IGN, qu'elle tente désespérément de moderniser, tandis que l'Amérique a élevé un jeune cheval de course qui s'appelle Google Maps. J'imagine par ailleurs (sans pouvoir l'affirmer) que les organismes français en question — l'IGN et le cadastre — seraient des chasses gardées de corps d'état dont les fonctionnaires n'agiraient pas toujours en harmonie pour le bien des citoyens. Si vous avez du temps à perdre, vous pouvez même assister à une grande messe mettant en scène des représentants de ces vieilles institutions.
En poursuivant mes recherches, j’ai pu découvrir deux renseignements intéressants :
• Le premier concerne le cadastre. Le site web à www.cadastre.gouv.fr évoque souvent, en termes vagues, un machin qui s’intitule le WMS [Web Map Service]. En deux mots, il s’agit d’un système (plutôt imposé par Bruxelles, si je comprends bien) qui permet au citoyen de se servir du site du cadastre afin de télécharger des cartes. Et la raison d’être de ce service serait apparemment d’ordre environnemental. J’ai mis un exemplaire de leur mode d’emploi du WMS dans mon espace choranchois, que vous pourrez télécharger en cliquant ici. Je n’ai pas encore testé ce service, mais je suppose que ça marche bien…
• Le second renseignement est beaucoup plus général et fondamental, car il concerne la grande question des responsabilités des informations géographiques au plus haut niveau en France. Or, il n’y a aucun mystère. Le responsable de la cartographie en France est bel et bien l’IGN, par le biais d’un machin qui porte un nom ridicule : le RGE [Référentiel à Grande Echelle]. Cliquez ici pour une présentation de cette affaire composée de quatre couches. Il existe même une petite vidéo à ce sujet :
La morale de toutes ces histoires est claire. La France entretient dans ce domaine de la cartographie informatisée une vieille usine à gaz, IGN, qu'elle tente désespérément de moderniser, tandis que l'Amérique a élevé un jeune cheval de course qui s'appelle Google Maps. J'imagine par ailleurs (sans pouvoir l'affirmer) que les organismes français en question — l'IGN et le cadastre — seraient des chasses gardées de corps d'état dont les fonctionnaires n'agiraient pas toujours en harmonie pour le bien des citoyens. Si vous avez du temps à perdre, vous pouvez même assister à une grande messe mettant en scène des représentants de ces vieilles institutions.
Enfin, je me permets de terminer cet article sur une note positive par cette image d'un fragment de mon document IGN préféré : leur carte en relief du Vercors.
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Quand j'ai vu ce document pour la première fois, il y a 20 ans, j'étais ravi de constater que le nom « Gamone » y figure en grandes lettres, comme s'il s'agissait d'un lieu majeur du Vercors ! Aujourd'hui, bien entendu, je sais que Gamone est effectivement un lieu grand et merveilleux...