dimanche 26 avril 2015

Leçons de géographie

Un observateur pourrait imaginer qu’un rédacteur de blog se voit comme un détenteur de savoir obsédé par le désir de faire de l’instruction auprès de ses lecteurs. En fait, c’est tout le contraire. Chaque fois que j’interviens humblement au niveau de mon petit blog sur Choranche, je me rends compte, tôt ou tard, que je finis par apprendre des tas de choses intéressantes. Mon titre Leçons de géographie n’évoque donc nullement un enseignement que j’oserais donner, mais plutôt des renseignements que je viens de recevoir. Par ailleurs, quand je tente de trouver d’éventuels collaborateurs sur tel ou tel projet conccernant notre commune, je suis simplement à la recherche d’individus curieux qui souhaiteraient, comme moi-même, apprendre…


Faisons un peu d’histoire récente. En septembre 2013, craignant que notre maire souhaite privatiser bêtement l’ancien chemin du Vert patrimonial qui passe entre Gamone et Sirouza (une proposition qu’il m’avait exposée explicitement lors d’une visite antérieure chez moi, et que j’avais rejetée fermement dès le premier instant), j’avais pris la décision de rédiger, dans la précipitation, un petit papier sur ce fameux chemin si précieux, que j'imaginais en danger de mort.


Au cas où vous n’auriez pas vu mon papier, il suffit de cliquer ici pour en télécharger une copie en format PDF. Soit dit en passant que cette affaire du chemin du Vert a fait son chemin (c’est le cas de le dire) grâce à la collaboration [signalée ici] d’un acteur passionné et hautement compétent : mon voisin choranchois Yves Deturin.

L’aspect cartographique de mon papier sur le chemin du Vert a été réalisé grâce au plan cadastral, de manière plutôt artisinale, avec l’aide du personnel de Saint-Marcellin. C’est-à-dire que j’avais rassemblé tout simplement diverses captures d’écran des pages du cadastre. A l’époque, j’avais signalé aux concitoyens concernés par le problème général des chemins choranchois que je serais prêt à travailler sur la représentation graphique d’autres chemins de la commune, mais mon offre n’a jamais abouti à un projet de collaboration.

Aujourd’hui, 18 mois plus tard, je supposerais que l’absence de plans annotés de la commune, présentables sur l’Internet, demeure une lacune regrettable. Mais j’aborde ce problème personnellement sous un nouvel angle : celui du site web que je suis en train de réaliser à choranche.fr. Effectivement, j’aimerais bien disposer d’une carte générale de Choranche susceptible d’être découpée et déclinée de diverses façons, en fonction des sujets qui me concernent.

Entretemps, j’ai eu l’occasion de peaufiner un peu mes connaissances dans le noble domaine de la géographie, et de mieux comprendre comment des données géographiques se présentent, de nos jours, sur le web. Bref, j’ai gratté la surface de l’énorme discipline nouvelle qui s’intitule GIS : geographic information systems [systèmes d’information géographique].

Pendant longtemps, un peu agacé par le côté « vieux style » plutôt mercantile de l’IGN (qui voulait que je paie la simple utilisation d’un fragment de carte dans mon site web sur Choranche), tout en étant impressionné par l’aspect convivial du plan cadastral (qui m’avait aidé, comme je viens de le dire, dans mes recherches sur le chemin du Vert), j’avais l’habitude de dénigrer le premier organisme tout en applaudissant le second. Or, à l’heure où j’écris cet article, je suis prêt à avouer que je me serais probablement trompé dans mes conclusions. En attendant une confirmation ferme sur ce point, je crois bien que c’est l’IGN qui gère tout le boulot technique de base sur le terrain, avec l’aide de géomètres… et que le plan cadastral exploite tout simplement, en aval, les retombées des travaux de l’IGN. Mais je répète qu’il s’agit là d’une conclusion qui devra être confirmée explicitement, sans doute incessamment.

Il est certain que l’IGN offre gratuitement aux citoyens, tous les ans, un machin fabuleux qui s’intitule GEOFLA : les contours, mis à jour, de l’ensemble des communes de France.


J’ai pu tester leur offre (dont la technicité serait certes repoussante pour le commun des mortels), et j’avoue que ça marche ! Voici donc, grâce à IGN, une présentation de la forme actuelle de la commune de Choranche :


On peut comparer cette forme svelte avec le machin tremblotant de 1823 que j’ai présenté dans un article récent [ici], et que je reproduis ici.


Visiblement (c’est le cas de le dire), la République moderne aurait décidé (dans des circonstances que j’ignore) de mettre fin à la tremblote cartographique… et tant mieux. J’ai le sentiment (mais ça ne concerne que moi-même) que la demoiselle Choranche d'aujourd'hui serait une sirène de la Bourne (encore une apparition de la fée Mélusine ?), les fesses en l’air, dont la tête aurait disparu à l'occasion de son plongeon sous le pont Picard. Mais vous allez me dire que je vis seul depuis trop longtemps...

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